Courrier relatif aux Fiançailles et Mariage d’Etienne Soubeyran et Hélène Goguel.
Trouvé par Jean-Jacques LEENHARDT dans la maison familiale de Montélimar, rue du Pêcher ; retranscrit par Lionelsoub
Paris, dimanche 3h00 (Probablement 11 février 1921 à 15h00)
Mon cher papa
Je pense que tu auras été quelque peu suffoqué à la réception de ma dépêche, et que tu ne t’attendais pas à une solution aussi rapide, surtout après ma précédente lettre t’avertissant d’un certain délai. Les choses se sont précipitées de manière tout à fait inattendue pour moi, mais combien délicieuse. Hier soir, en rentrant chez moi vers 9h00, je trouve un pneumatique d’Henry (H. Goguel, frère ainé d’Hélène) m’avertissant que ses parents arrivaient dans la nuit. Je fais un saut pour le voir et il me confirme le fait de vive voix, de sorte que ce matin j’arrive chez tante Henriette avec l’intention de les voir. Ils venaient d’avertir Hélène qui a été tout de suite consentante et s’en doutait d’ailleurs quelque peu depuis un certain temps. Dans ces conditions, il était tout à fait superflu – tu t’en doutes – d’attendre plus longtemps.
Nous voilà fiancés depuis quelques heures et c’est à peine si j’arrive à le réaliser. Je ne peux t’exprimer combien je suis heureux, je sais que tu le devines et les mots, surtout écrits, ne peuvent rendre de pareils sentiments.
Je t’écris à coté d’elle dans le petit salon de tante Henriette ; je suis allé tout-à-l’heure rendre visite à ses oncles et tantes et j’y ai reçu un accueil charmant. En dehors d’eux, il est entendu qu’on ne parlera de nos fiançailles à personne jusqu’à ce que nous ayons reçu ta réponse, de sorte que, pour éviter des rencontres gênantes, j’en ai été réduit à rester trois pas en arrière dans la rue avec Monsieur goguel. Tu vois le tableau.
J’ai avisé tout de suite les (mot non déchiffré) par un pneu et tâcherai de les aller voird’ici peu de jours. J’ai également téléphoné aux « Charles » qui viendront tout à l’heure.
Je ne t’en écris pas plus long pour aujourd’hui, n’étant pas en état de t’écrire de longs discours.
Je pense beaucoup à vous deux aujourd’hui, et aussi à maman qui aurait été bien heureuse aujourd’hui de faire connaissance avec cette nouvelle fille qu’elle aurait, j’en suis sur, beaucoup aimée.
Au revoir, mon cher papa
Je suis bien, bien heureux, et suis sur que vous le serez comme moi.
Je pense avoir une dépêche de vous demain. Je termine en vous embrassant ,avec Hélène, très tendrement tous deux.
signé Etienne
Que Francine m’excuse d’avoir télégraphié « t’embrassant » et non « Vous embrassant ». J’étais si bouleversé que j’ai écris ma dépêche tout de travers.
Quand viendrez-vous à Paris faire connaissance de cette jeune merveille ?
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