Courrier relatif aux Fiançailles et Mariage d’Etienne Soubeyran et Hélène Goguel.
Trouvé et retranscrit par Jean-Jacques LEENHARDT dans la maison familiale de Montélimar, rue du Pêcher.
Sedan le 22 février 1923
PLACE NASSAU
Cher Monsieur
J’ai été très sensible à l’aimable et affectueuse lettre que vous avez bien voulu m’adresser et dont je vous remercie bien vivement. Ce fut, pour ma femme et pour moi, un heureux étonnement d’apprendre que votre fils pensait depuis longtemps déjà à notre Hélène et lorsque celle-ci nous eut dit que de son coté elle avait une grande sympathie pour votre fils, c’est avec une grande joie et une absolue confiance que nous avons donné notre Hélène à Etienne.
Dans le court séjour qu’il a fait à Sedan, et pendant lequel nous avons été si heureux de le recevoir, nous avions bien apprécié à sa juste valeur toutes ses qualités de coeur et d’esprit et il avait vite compris notre amitié mais pas un moment il n’avait laissé voir à personne d’entre nous que le choix de sa garnison avait eu un but précis à ses yeux. C’est ce qui explique notre étonnement lorsque nous avons reçu la lettre d’Henriette nous faisant part de l’espoir que, avec votre autorisation, votre fils souhaitait voir se réaliser.
Connaissant votre fils et ma fille, je suis certain qu’ils seront heureux l’un par l’autre et que vous et nous auront la très grande joie d’assister au bonheur de nos enfants.
Ce n’est pas à moi à vous dire les qualités de ma fille mais je puis vous affirmer qu’elle a toujours été pour nous une fille très affectueuse et très aimante. Ses qualités et ses goûts simples les (mot non déchiffré) un très sûr garant de son bonheur et de celui à qui, avec un grand élan, elle a confié sa vie. Quant à Etienne, l’amitié que nous avions (mot non déchiffré) s’est vite transformée en une grande affection et nous nous réjouissons de pouvoir bientôt le considérer comme notre fils. En tous cas la vie leur sourit actuellement et si au début ils ont quelques mois difficiles, vous pouvez être certain que nous les aiderons à surmonter les premières difficultés et plus tard, quand Etienne aura terminé ses études, ils pourront tous deux avec une grande confiance envisager l’avenir.
En prenant la détermination que nous avons prise, nous n’avons certes pas pensé à nous car ce ne sera certainement pas sans un gros serrement de coeur que nous verrons notre Hélène quitter la place si grande qu’elle occupait à notre foyer ; ce sera aussi un chagrin pour ses deux soeurs et en particulier pour sa jumelle avec laquelle, jusqu’à présent, elle a eu une intimité de tous les instants. Mais pour elles comme pour nous notre tristesse sera atténuée par la vue du bonheur d’Etienne et d’Hélène.
J’espère, cher Monsieur, que vous puissiez bientôt venir faire la connaissance de notre fille et nous-mêmes de vous (réuni ?). En attendant ce moment, ma femme me charge de tous ses meilleurs messages (mot non déchiffré ) auquels je suis heureux de joindre l’expression de mes bien affectueux sentiments.
Signé Dr Frédéric Goguel
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