Fondation de la filature DMC à Mulhouse

Un (tout petit) bout d’histoire familiale

Cet article est paru dans la Chronique Soub 2021 (avril 2022)
Les noms en italique-gras sont ceux d’ancêtres directs d’Etienne Soubeyran par sa mère.
Et donc les ancêtres de nombre d’entre nous.

Le contexte :
Au milieu du XVIIIème siècle, l’Alsace appartient à l’Empire-Romain-Germanique. Mulhouse en revanche est une République depuis 1347. Cette « Cité-état » a su défendre et préserver ses privilèges et son indépendance par les armes, les alliances et la diplomatie. Cette expérience républicaine – les dirigeants, par exemple, sont élus – déplait bien sur à la noblesse, mais ses tentatives pour y mettre fin échoueront toutes. La république de Mulhouse perdurera jusqu’à son « union » avec la France en 1798.

Les acteurs :
Jean Johannes Dollfus, négociant, nait en 1694 à Mulhouse, dans une famille de la haute bourgeoisie locale. Les Dollfus fournirent six bourgmestres à la République puis six maires à la ville de Mulhouse après 1798 ; ils eurent un rôle déterminant dans le développement industriel de Mulhouse et de l’Alsace et promurent les cités ouvrières. Jean Johannes Dollfus et sa seconde épouse Anne-Catherine Bernouilli eurent – notamment – deux fils :
* L’ainé Jean Henri Dollfus (1724-1802) est peintre et coloriste.
* Le cadet, Jean Dollfus (1729-1800), pharmacien apothicaire de son état, sera Bourgmestre de Mulhouse. Il épouse en 1750 Marie Madeleine Mieg avec laquelle il aura 14 enfants dont Cléopha Climène Dollfus et Daniel Dollfus.


Par ailleurs, leur contemporain Samuel Koechlin (1719-1776), Echevin, aura avec son épouse Elisabeth Hofer vingt enfants ! 😓 ! dont Jean Johannes Koechlin (1746-1836) qui épousera Climène Dollfus ci-dessus nommée. (Vous suivez toujours 🤫) Ce couple aura comme descendante à la 5ème génération Hélène Boeringer, de Mulhouse, qui s’expatriera à Montélimar pour épouser Ernest Soubeyran. Ils sont les parents d’Etienne Soubeyran, le père des douze … etc …

Notons que Daniel Dollfus, le frère de Climène, aura comme descendant Charles Dollfus qui épousera Suzanne Soubeyran, la soeur ainé d’Etienne.

La création de la filature DMC :
En 1745, Jean-Henri Dollfus, le frère ainé de notre ancêtre Jean Dollfus, s’associe avec Samuel Koechlin (cf plus haut) et Jean Jacques Schmalzer pour créer la première fabrique de toiles peintes à Mulhouse, selon la technique dite de l’indiennage. Profitant de l’engouement de l’époque pour les tissus peints et du talent artistique de Jean-Henri, ils deviennent les pionniers en Europe de la fabrication industrielle des imprimés indiens peints à la main. En 1758, l’entreprise devient « Koechlin, Dollfus & Cie »
Je vous fait grâce des ruptures et réorganisations successives entre les associés. Toujours est-il que Daniel Dollfus (toujours le frère de Climène) se retrouve dirigeant de la filature. Il épouse Anne-Marie Mieg (à ne pas confondre avec sa mère Marie Madeleine Mieg) et associe le nom de son épouse au sien, comme c’était courant à cette époque, et devient donc Daniel Dollfus-Mieg. Tout naturellement, la filature deviendra Dollfus Mieg et Cie soit DMC.

Leur réussite déclenche l’émulation au sein de la bourgeoisie mulhousienne et une véritable révolution industrielle avant l’heure, Mulhouse devenant un des grands centres de l’industrie textile en Europe. Les trois associés de départ sont considérés comme les pères fondateurs de l’industrie mulhousienne.

Sources :
Histoire de DMC sur le site de l’entreprise
Généalogie familiale : Vous pouvez retrouver l’état d’avancement des recherches sur l’application Heredis (mot de passe envoyé sur demande)

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