Courrier relatif aux Fiançailles et Mariage d’Etienne Soubeyran et Hélène Goguel.
Trouvé et retranscrit par Jean-Jacques LEENHARDT dans la maison familiale de Montélimar, rue du Pêcher.
Paris, le 2 février 2023,
Mon cher papa
Comme je te l’avais dit ; j’ai vu Jean dès mardi pour mes affaires. Je l’ai trouvé seul chez lui, un peu grippé – il est complètement remis maintenant- et ai pu longuement causer avec lui. Il n’a pas paru fort étonné et ne m’a pas caché qu’il s’en doutait : il parait que j’ai moins bien dissimulé mon jeu que je ne croyais ; tant pis ! en tous cas, je me félicite de m’être adressé à lui, car ds (sic) ces conditions, le procédé dont tu me parlais n’aurait trompé personne et mieux vaut agir franchement.
Pour le chiffre de la dot, il m’a déclaré n’en pas savoir grand-chose et m’a demandé qques (sic) jours pour se renseigner. J’ai reçu ce soir seulement un mot de lui à ce sujet, ce qui t’explique que j’ai attendu jusqu’à aujourd’hui pour t’écrire. Il m’annonce comme chiffre probable (c’est sa propre expression) 100.000, ajoutant qu’il espère pouvoir me renseigner avec plus d’exactitude d’ici qques jours, une quinzaine au plus me dit-il. Sans être considérable, évidemment, le chiffre me parait convenable et, en tous cas, suffisant pour écarter cette considération dans ma décision. Celle-ci ne dépendra donc dorénavant que du « coefficient personnel ».
En dehors de cela, Jean, sans me donner de conseil, ce qui est naturel en l’occurrence, ne m’a fait aucune objection, bien au contraire, et m’a paru assez favorable, ce qui, connaissant l’amitié qu’il a pour moi, m’assure qu’il n’a nullement la pensée que je fais quelque boulette.
Tout cela étant, j’attendrai une nouvelle impression pour prendre une décision. J’ai appris que Melle G. devrait revenir à Paris au début de la semaine prochaine et il n’y a rien d’impossible –il est même probable- que je la reverrai dans le courant de la semaine. Je te tiendrai au courant de mes intentions, comme de la réponse définitive de Jean quand je l’aurai.
Bons baisers de ton fils affectionné.
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