Essai Historique et Généalogique sur les SOUBEYRAN …

par Louis Soubeyran, 3ème Ed., version électr., 2022

Ce document est une version numérique et une mise à jour du livre écrit et édité par LOUIS SOUBEYRAN (1877-1943).
Afin de respecter l’auteur et son œuvre, il est publié sous licence Creative Commons.

Un jour de 1976, mon père (Daniel Soubeyran) ramena à la maison quatre épais bouquins à la couverture jaune ; un pour chacun de ses enfants.
C’était la deuxième édition, réalisée par mon Grand-père Étienne Soubeyran, du livre familial écrit dans les années trente par Louis Soubeyran. Ce livre m’intrigua, à commencer par son titre à rallonge :

Essai historique et généalogique
sur les Soubeiran ou Soubeyran Cévenols
et en particulier sur Les Soubeyran de Montélimar et Dieulefit
originaire de Chassagnes, près de Privas, en Vivarais sur leurs descendants et sur quelques-unes des familles qui leur sont alliées.
Par Louis Soubeyran de Dieulefit

Suivi de deux sentences :

« La cendre des ancêtres revivra. (Pulvis veterum renovabitur) »
« Dieu me garde d’abandonner l’héritage de mes pères. (1er Livre des Rois, chap. XXI, v.3) »

Vous parlez d’un programme pour un gamin de 11 ans ! Je n’en retins que ce que mes parents m’en avaient expliqué : « C’est l’histoire de la famille qu’un arrière-grand-oncle a écrite au début du vingtième siècle, permettant de remonter à notre premier aïeul connu, Abraham Soubeyran né vers 1599. »

Ce n’est qu’en 1995, après le décès de ma grand-mère, Hélène Soubeyran, née Goguel, qui fut l’occasion d’une visite du Père-Lachaise commenté par son cousin Théodore Monod, que je me plongeais dans cet ouvrage. Au fil des quelque 600 pages, j’y découvris bien plus qu’une simple généalogie ; il s’agissait non seulement d’une passionnante saga familiale, mais aussi d’une grande étude historique tant sur le protestantisme en France que sur la vie de tous les jours dans nos régions.

Il me fallut encore quelques années et l’avènement de l’informatique, pour réaliser l’énorme travail mené par Louis Soubeyran durant quelques décennies pour écrire son livre. La somme de recherche accomplie dans les archives diverses et variée, allant de l’état civil à celle notariale ou religieuse, est simplement phénoménale ! Rappelons-nous que c’est une époque où tout se faisait à la main, où nul ordinateur n’existait pour vous faciliter une enquête, où toute question administrative s’effectuait par voie postale et demandait fréquemment plusieurs semaines pour avoir une réponse. Une fois les informations collectées, il fallait alors les traiter, les classer, les recouper en ne comptant que sur sa propre logique, son organisation personnelle ! Las, vient enfin le temps de la rédaction, je suppose avec une machine à écrire où toute faute oblige bien souvent à tout retaper. (eh non ! écrit à la main et chaque feuille collée à sa place dans un gros Bottin qui servait de support, 😓 note Lionelsoub) Je réalise encore et toujours cela en rédigeant ce petit texte sur mon ordinateur, effaçant des phrases par ci, changeant un mot par là . Et je peine à concevoir la difficulté pour la dernière étape, celle de l’imprimerie ! La composition à la main entre fonts en plomb et plaque de cuivre…

La première édition fut tirée à 300 exemplaires et la deuxième, celle de mon grand-père, à 125. Soit moins de 500 en tout.
Combien en reste-t-il aujourd’hui ? Je me suis imaginé tout cet énorme travail se perdre au fil des ans, des héritages, de la dématérialisation en me demandant alors comment préserver ce patrimoine familial. C’est un ami proche de la retraite qui m’amena la solution, il œuvrait encore quelques mois au bureau de reprographie d’une grande entreprise. Il prit sur ses temps de pause pour mettre son savoir-faire et son équipement de pointe au service du sauvetage de cette mémoire Soubeyran. L’on dut sacrifier un ouvrage en massicotant les pages pour pouvoir les passer dans la machine ; par bonheur une relieuse d’art de génie nous le ressuscita ! On était en novembre 2010, j’avais environ 600 fichiers au format PDF, photocopie exacte, mais inexploitables de la deuxième édition de mon grand-père et je ne savais plus quoi en faire !

Heureusement la famille est grande et pleine de talent !

J’achetais un programme de reconnaissance d’écriture pour transformer les images que j’avais en un texte éditable. Ceux qui ont essayé ce genre de logiciel savent que le résultat est souvent assez aléatoire ! Je mis donc à contribution cousin, cousines, tante et oncles pour corriger ce premier jet en le comparant à l’original. Puis vint le temps de la finalisation.

Si vous lisez ces lignes aujourd’hui, vous le devez en majeure partie à l’immense travail de mon Oncle François Soubeyran qui en a refait toute la mise en page, en se rapprochant le plus possible de l’original quand cela était réalisable, ou au contraire en en modifiant certaine partie pour plus de lisibilité.
Nous avons eu de longs échanges, et même si nous n’étions pas toujours d’accord, cela s’est systématiquement fait dans l’écoute et le respect de l’autre.
Je voudrais ici le remercier en lui exprimant un vibrant hommage : sans lui, rien n’aurait été possible, il a fait le plus difficile pour rendre déchiffrable ce qui ne l’était plus ! Finaliser maintenant ce travail est pour moi le meilleur moyen de rendre grâce à sa mémoire, lui qui nous a quittés en 2017.

Vous connaissez tout de cette merveilleuse aventure que je clos aujourd’hui en achevant ce petit mot d’introduction. Que ce livre perpétue la mémoire des Soubeyran pour les descendances futures, que le travail de Louis Soubeyran ne soit pas vain et puisse donner à d’autre l’envie de poursuivre les recherches ; je rêve que les techniques modernes permettre un jour de remonter encore un peu plus loin, qui sais d’une ou deux générations avant Abraham premier !

Gilles Soubeyran Janvier 2022

4 commentaires

  1. Franchement, c’est un boulot formidable.
    merci à tous ceux qui ont contribué
    et un GRAND MERCI à François et Gilles d’avoir lancé et achevé ce document familial et à Lionel et Gilles de continuer à nourrir nos chroniques familiales avec ce suivi électronique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *