Le texte manuscrit que nous vous proposons aujourd’hui fut écrit en 1980 par tante Loulou – Louise Goguel (1898-1983) – trois ans avant son décès.
Il témoigne des quinze premières années de sa vie, qui furent aussi celles qui précédèrent la première guerre mondiale. Tante Loulou est la soeur ainée d’Hélène Goguel qui épousera Etienne Soubeyran. Le cahier original est conservé par Denise Soubeyran que nous remercions pour ce partage.
Voici quelques repères pour mieux situer le contexte familial de ce récit.
(mot de passe heredis sur demande)
Nous sommes en 1895. Cette année-là, Louis Pasteur meurt, Félix Faure accède à la Présidence de la (troisième) République, le capitaine Albert Dreyfus est dégradé et envoyé à l’Ile du Diable en Guyane, les frères Lumières lancent le cinématographe, la Confédération Générale du Travail (CGT) est créée…
Le samedi 5 décembre 1895, en début d’après-midi, il y a du beau monde à la Mairie de Neuilly pour le mariage de Frédéric Goguel, étudiant en médecine, et Renée Monod, sans profession, les futurs parents de Louise.
Jugez-en : parmi la famille et les témoins signalés à l’acte, nous trouvons quatre chevaliers de la Légion d’Honneur, un conseiller à la cour de cassation (Alfred Jean Monod, père de la mariée, précédemment avocat à la Cour Impériale sous le second empire) et un Régent de la Banque de France (Charles Frédéric Goguel, oncle de l’époux). Seul manque à l’appel Henry Victor Goguel, le père du marié, décédé en 1888 à 52 ans, et qui exerçait le métier de batteur d’or (fabricant de feuilles d’or).
Les Goguel sont une vieille famille de Monbéliard (25). Le grand-père de l’époux s’est installé à Paris dans les année 1830-1840 et y a fait souche. Quant aux Monod, c’est une famille protestante comptant de nombreux Pasteurs, qui furent professionnellement amenés à voyager et s’expatrier, notamment à Copenhague. Alfred Jean Monod, père de la mariée et juriste, fut Président du Comité central des Eglises Réformées de France.
En janvier 1897 nait leur premier enfant – Henri Goguel – et 6 mois plus tard, en août, le couple part s’installer à Sedan où Frédéric, études terminées, ouvre son cabinet de médecine générale. Louise y naitra en 1898 et les jumelles Hélène et Suzanne en 1901.
La suite, c’est tante Loulou qui le raconte …
P.S. 1 : Etienne Soubeyran était apparenté à la famille Monod par Henriette, sa tante par alliance,
également tante d’Hélène Goguel. C’est ainsi que, alors polytechnicien, il fut amené à visiter la famille Goguel place Nassau, lors d’un voyage à Sedan … et qu’il y rencontra Hélène.
P.S. 2 : Souvenirs personnels : j’avais une douzaine d’année au milieu des année 1960, quand j’ai passé une semaine à Bazeilles chez Tante Loulou avec 2 de ses petits fils. J’y ai découvert des pratiques inconnues (du type coup de fourchette dans les coudes si on les reposait sur la table) et j’y ai aussi fait pas mal de bêtises avec mes cousins (par exemple mettre du sel dans le sucrier – bonjour les fraises ; il a fallu tout manger). Mais des tours finalement pas plus pendables que ceux de Louise et Henry que je vous laisse découvrir !